Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le grimoire du chamane
25 mai 2015

de la nourriture sur les cheveux: quelle ethique?

une question qui commence, avec le miel à se poser dans mon lectorat: jusqu' où utiliser à des fins cosmétiques des produits alimentaires?

car le miel commence à se faire rare en Europe, suite à une forte mortalité des abeilles, laquelle commence à atteindre même les villes

jusque là, pour les besoins du petit déjeuner, il n' est que de se servir en chine et en amérique latine...et tant pis pour leurs indigènes

mais a-t-on encore le droit moral de mettre cette précieuse ressource sur ses cheveux, surtout du miel cru et bio???

pour ma part, à part pour ses vertus éclaircissantes, j' ai pris le parti de le remplacer par du sucre de betterave disponible à volonté

pour ce qui en est de l' avoine, aucun éleveur ne risque d' en manquer, et un cheval en mange 4 kg par jour; donc aucun problème

la farine de pois chiches, produite en europe suffit également aux besoins de tous

quant à l' eau de riz, ce n' est qu' un sous produit de sa cuisine

le yaourt, dans la limite d' une à deux cuillères à café par shampoing est surtout l' occasion de manger le reste du pot...

 

ce qui pourrait en revanche me gêner, c' est l' explosion de la demande en produits exotiques

de voir des paysans de subsistance hindous contraints à cultiver du brahmi ou du tulsi au détriment de leur alimentation

ou de voir confisquer leurs terres pour établir des vergers d' acacia concinna ou de sapindus mukorosi destinés à la clientèle bio gourmande en shikakai et autres noix de lavage

ou encore des latifundiaires brésiliens réduisant en quasi esclavage des amérindiens afin de procurer à nos cosméticiens les ressources de la foret amazonienne

 

et c' est là que j' appelle nos importateurs à établir des partenariats avec des coopératives de petits producteurs plutôt que d' acheter à des traders internationaux

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Plutôt très très d'accord avec tout ce qui est dit ici, même si j'avoue utiliser régulièrement du miel (produit localement dans ma ville, oui, à Rennes il y a des ruches) pour m'hydrater la peau et l'assainir, car je suis très allergique à plein de choses, y compris les hydrolats et huiles végétales communes, à mon grand regret. Et parfois, je le dilue dans de l'eau pour un "après-shampoing" acide bien utile après un lavage au savon. Et c'est un soin qui n'a pas vraiment d'égal. Mais depuis quelques mois que je l'ai, mon petit pot de 250gr a encore bien des utilisations devant lui, utilisé avec parcimonie, et comme ce que c'est, un vrai soin, en ne se transformant pas en tartine de miel, je pense qu'on peut l'utiliser, malgré tout. Ceci étant dit, si l'eau sucrée donne d'aussi bons résultats, pourquoi pas ? Même si le sucre raffiné lui aussi vient de loin, et que je doute que les conditions de travail de ceux qui le produisent soient vraiment bonnes 😞. Une autre alternative au miel étant la mélasse, à consommer tant en interne qu'en externe, et dont les propriétés se rapprochent de celles du miel (qui plus est, c'est végan, voilà qui devrait plaire à pas mal de gens). Bref, produits de cuisine courants et multi-usages, je suis pour ! Cette manie de l'exotisme en cosmétique et soins naturels me saoule terriblement et j'essaie d'y échapper à tout prix, quand ma nature allergique me le permet. Malgré quelques entorses à mes principes, personne n'est parfait, mais je suis pour toujours une amoureuse du beurre de karité et de l'huile de coco, et je n'ai guère envie d'y renoncer. Mais pour le reste, soit mes soins sont locaux (et en prime je mange ce que j'utilise pour ma peau et mes cheveux), soit ils restent courants et faciles à trouver.
Répondre
Z
Excellent article. J'ajouterai que j'attends avec impatience le retour à l'honneur des bonnes vieilles plantes locales: cela ne se fait que trop peu, et pour trop cher.Brandissons fièrement ortie, prêle, plantain et autres "mauvaises herbes" pullulant dans nos contrées, qu'on erratique à grand coup de round'up et qui font pourtant merveille sur nos têtes.
Répondre
N
Pour mon utilisation du miel en cosmétique, tu sais que c'est parce que je vis en Australie et que là-bas les abeilles produisent bien. :) <br /> <br /> Mais c'est vrai que suite à tout ça, je vais très certainement faire un édit de mon article pour proposer des alternatives moins coûteuses et moins "à controverse".<br /> <br /> Quand j'étais en France, c'était l'aloe vera qui me gênait niveau conscience, c'est rigolo car "incontournable" en cosméto homemade. (Comme le sirop d'agave en alimentation bio d'ailleurs). J'ai donc appris à faire sans alors que maintenant, y'en a à chaque coin de rue où je vis^^.
Répondre
P
Étant actuellement au Brésil, je ne peut qu'approuver ce qui est dit dans cet article. Les brésiliennes n'ayant aucune notion de ce que sont les listes de composition, c'est marques occidentales ou green-washing à tout va . Et pour trouver des marques "écologiques" vendues en Europe la peau du popotin à base de produits de l'Amazonie, c'est pas la peine de chercher, elles sont introuvables, et j'habite à Rio, pas au fin fond du Nordeste. Résultat, mon cuir chevelu ne supportant plus les shampoings classiques, j'ai dû ramener mes shampoings et après-shampoings.
Répondre
A
Merci de faire ressortir nos scrupules, Chamane. Il n'est pas question de hurler sur les utilisateurs de miel ou de nourriture en cosmétique, surtout que leur démarche est salutaire en regard des m...des toxiques et polluantes vendues dans le commerce. J'en ai utilisé aussi, mais j'ai laissé tomber pour les raisons que nous avons évoquées dans le sujet précédent. <br /> <br /> J'utilise des noix de lavage. En shampoing et en lessive, parce que mes tifs sont fragiles (surtout depuis qu'ils blanchissent vraiment), que les bases lavantes fonctionnent sur moi deux matins et parce que je n'ai pas toujours le VRAI savon de Marseille à disposition. En bossant à temps plein, je ne me vois pas parcourir les champs environnants avec une loupe pour découvrir d' hypothétiques saponaires et le bois de Panama vient de loin aussi. Le lierre rampant en décoction : un échec total. Alors, je ne sais pas trop quoi faire, d'autant que la noix de lavage n'est pas innocente au niveau environnement. La lessive de cendre, pourquoi pas... à condition de s'organiser.<br /> <br /> Toutefois, sais- on si la poudre de feuille de nos acacias a les mêmes propriétés lavantes que le sidr? Ce serait formidable. <br /> <br /> Désolée du pavé, et bonne nuit!<br /> <br /> <br /> <br /> Anne
Répondre
le grimoire du chamane
Publicité
Archives
Derniers commentaires
recettes du chamane
et surtout pas de sorcier !!!!  ( je n' invoque pas le diable, nom du grand matou !!!)

pour accéder à la page souhaitée, cliquer sur le titre, et n' hésitez pas à imprimer, non plus qu' à me faire vos retours en commentaires

recettes éprouvées 2014
recettes naturelles 2014

recettes éprouvées 2016
recettes naturelles 2016
Publicité